En dehors du marché des PC où il est le dernier de la classe, Linux est largement dominant dans le monde de l'informatique : serveurs, mobiles, dispositifs embarqués, supercalculateurs, etc. En ce qui concerne les superordinateurs en particulier, précisons que Linux alimente la totalité des 500 machines les plus puissantes au monde d'après le classement TOP500 de juin 2019. Si Linux a toujours dominé sur le cloud en général, Windows Server restait maitre sur son territoire, la plateforme cloud Azure de Microsoft, mais cela fait maintenant partie de l'histoire...
Aujourd'hui, Linux semble avoir clairement supplanté Windows Server comme le laisse entendre Sasha Levin, développeur du noyau Linux travaillant chez Microsoft. Dans une récente demande pour rejoindre une liste de discussion privée consacrée à la sécurité de Linux et des environnements open source, il souligne en effet que « l'utilisation de Linux sur [le cloud de Microsoft] a dépassé Windows », même s'il ne donne pas de chiffres précis.
Cela n'est pas surprenant, puisqu'au dernier trimestre 2018, Linux et Windows Server étaient au coude à coude sur Microsoft Azure. Les deux OS se partageaient à parts égales les machines virtuelles tournant sur la plateforme cloud de Microsoft, mais par moment, Linux prenait le dessus et cela était d'ailleurs l'évènement le plus fréquent. Ce qui peut attirer notre attention cependant, c'est la vitesse avec laquelle Linux a réalisé cet exploit. En effet, quatre ans plus tôt (en 2015), Linux représentait seulement un quart des machines virtuelles Azure. En juin 2016, c'était un peu moins d'un tiers des machines virtuelles Azure qui exécutaient Linux et fin octobre 2017, Linux tournait sur 40 % de toutes les machines virtuelles Azure, avant de rattraper Windows Server en septembre dernier.
Cela n'aurait toutefois pas été possible sans la volonté de Microsoft. La firme de Redmond a commencé par doter Azure du support de Linux, pour permettre au fil du temps à un certain nombre de distributions Linux d'être prises en charge sur la plateforme cloud. Des partenaires de Microsoft fournissent aujourd'hui des images Linux dans l'Azure Marketplace et l'entreprise continue de travailler avec différentes communautés Linux pour étoffer la liste des distributions prises en charge par sa plateforme cloud. Entre-temps, si votre distribution n'est pas disponible sur l'Azure Marketplace, vous pouvez toujours l'apporter en suivant des instructions fournies par Microsoft pour créer et télécharger un disque dur virtuel contenant le système d’exploitation Linux.
Pour ce qui est de la liste des distributions Linux prises en charge par Microsoft Azure, elle inclut Ubuntu de Canonical, openSUSE, CentOS, CoreOS, Oracle Linux, SUSE Linux Enterprise, Red Hat Enterprise Linux (RHEL), Debian, Kali Linux, etc. En plus de prendre en charge les distributions Linux sur son cloud, Microsoft propose de plus en plus de services natifs Azure basés sur Linux, comme c'est le cas de son Software Defined Network (SDN).
En rassemblant tous ces éléments, c'est facile de comprendre pourquoi Linux est désormais le roi sur Azure, mais en même temps, on se demande ce que sera le sort de Windows Server dans les années à venir...
Source : Sasha Levin
Pourquoi serait-il avantageux pour Microsoft de voir Linux dominer sur son cloud Azure ?
Qu'adviendra-t-il de Windows Server dans les années à venir ? Quelle place dans la stratégie de Microsoft ?
Voir aussi :
Linux alimente désormais tous les 500 meilleurs supercalculateurs du monde, d'après le TOP500 de juin 2019
Il est annoncé comme open source et compatible avec tous les projets majeurs orientés « Linux sur smartphone » : le PinePhone devrait valoir 150 $
Pourquoi Linux n'a-t-il pas de succès sur desktop ? Entretien avec Mark Shuttleworth, fondateur et PDG de Canonical, éditeur d'Ubuntu
Microsoft publie le code source du noyau Linux léger utilisé dans WSL2 sous licence GPL version 2
Machines virtuelles Azure : Linux met fin au règne de Windows Server et est désormais (par moment) l'OS le plus utilisé sur le cloud de Microsoft
Windows Server évincé par Linux sur Azure
Mais cela n'aurait pas été possible sans la volonté de Microsoft
Windows Server évincé par Linux sur Azure
Mais cela n'aurait pas été possible sans la volonté de Microsoft
Le , par Michael Guilloux
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !